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You brave little soldier!

14 février 2010

Janes

Depuis que je suis petite, je me disais qu'être une fille, c'était quand même pas la meilleure alternative sur Terre : on leur tire les cheveux à la récrée, on les choisi en dernier en cours de sport (bon, j'ai toujours été une calamité en sport, mais personne n'aime être choisi en dernier), on leur soulève les jupes et en plus, quand ça grandit, y'a les règles, faut accoucher et aller chez le gynéco (que des trucs hypra glamour dont tout le monde adore entendre parler).

Non, moi, petite, j'avais décidé d'être un garçon-manqué (même si jouais aux barbies), de regarder Dragon Ball plutôt que Sailor Moon. Quand j'ai commencé à écouter du rock (en tombant sur une vieille cassette de Téléphone. Aaaah, les walkman), ça n'a fait qu'aggraver la situation : à moi les concerts de métal (puis de rock maintenant, jeunesse passe), les bières et le rugby (même si je ne sais toujours plaquer personne ou rattraper un ballon convenablement, calamité, je vous disais), je ne serais pas une faible demoiselle, ah ça non !

Quelque temps après, l'atroce vérité me percutait de plein fouet : il y avait dans ce monde, des filles qui aimaient le rock (le même que moi !) et... les trucs de filles ! Qu'était-ce que cette étrange race ? Certes, j'avais bien des filles (fille-fille, entendons-nous bien) dans mon entourage - que j'apprécie beaucoup hein -, mais rien qui ne s'approche de mon univers. Le monde ne serait-il pas totalement manichéen ? Pouvais-je ne pas basculer complètement dans un monde rose empli de frou-frou ? Diable, il fallait que je tente l'expérience !

Finalement, en grandissant, les garçons ne soulèvent plus les jupes des filles (ce n'est pas pour autant plus pratique à porter quand une jeune fille délicate s'affale dans le canapé, monte dans le RER, lutte avec le vent ou avec la robe qui remonte sous le manteau). J'aurais dû m'en douter, cela faisait bien longtemps qu'on ne m'avait plus tiré les cheveux. 

L'expérience n'étant pas affreuse, je décidais de me pencher un peu plus sur moi-même (surtout que cela faisait plusieurs années que je ne portais plus de baggys, c'était sans doute un signe), mon côté féminin et de m'intéresser à des recommandations qu'une très chère amie m'avait fait depuis longtemps. Ce fut une nouvelle révélation : il y avait même des avantages à être une fille (si, si) : regarder des « films de filles » ou lire de la littérature « pour fille » n'avait rien de honteux : normal... je suis une fille ! - cela dit, les hommes devraient aussi pouvoir les aimer sans honte, c'est vrai quoi, y'a des trucs bien - Encore mieux : mon côté « je-deviens-une-fontaine-dès-que-quelqu'un-est-triste-à-la-télé-même-si-en-vrai-ce-n'est-pas-triste » est pardonnable (les hormones, tout ça). Bon, j'évite quand même de lire des trucs tristes en public, ça reste gênant ; je garde d'ailleurs un mauvais souvenir de la fin de Gladiator : un inconnu me regardait pleurer au cinéma. Roh, mais c'était triste. TRISTE ! Non mais. J'avais le droit de pleurer. Mais si déjà on me regarde étrangement à la fin d'un film triste, qu'est-ce que ce serait avec un livre au beau milieu du RER. 

Après tout ça, je me suis rendue compte d'une chose : j'étais bien bête de m'arrêter aux apparences et au mythe de la « fille faible » - même si je le suis -. Il y a du bon à prendre partout, et je ne deviendrais pas une moins que rien en avouant que oui, finalement : j'ai aussi des goûts de filles ! J'ai donc décidé d'assumer ce nouveau côté (sans rien renier de l'ancien, je l'adoucit juste un peu), j'en suis toute émue : un nouveau monde s'offre à moi !

Ce n'est sans doute pas la meilleure présentation en monde, mais c'était la seule que je pouvais faire. Après tout, la redécouverte de mon côté féminin a été un grand pas : je deviens moins sectaire dans plusieurs domaines (pas seulement en ce qui concerne les « trucs de filles », expression complètement surfaite, il n'y a pas de films ou de littérature pour filles, même si j'ai utilisé le terme plus haut.) et je me sens un peu plus en paix. 

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